Le pianiste autrichien Alfred Brendel, légende de la musique classique, est mort mardi à 94 ans à Londres où il habitait depuis de nombreuses années, a annoncé son porte-parole. Le pianiste, connu notamment pour ses interprétations de Beethoven, « est décédé paisiblement (…) et entouré de ses proches », a indiqué ce porte-parole.
Né en 1931 à Wiesenberg, en République tchèque actuelle, avant que sa famille ne s’installe à Graz en Autriche, Alfred Brendel avait connu la renommée sur le tard. Elle lui était tombée dessus après un concert au début des années 1970 à Londres, ville que ce quasi-autodidacte fait alors sienne.
« J’étais venu ici de Vienne parce que je voulais vivre dans une grande ville cosmopolite. À cette époque, Vienne me semblait provinciale, malgré son orchestre, son opéra », avait-il récemment raconté dans un entretien à France Musique.
Compositeur et poète
Il a ensuite multiplié les concerts et les enregistrements, se spécialisant particulièrement dans l’œuvre de Beethoven et Schubert, mais aussi de Mozart. Il est parfois accompagné sur scène par son fils, Adrien, violoncelliste.
En 2004, il avait reçu le prix Ernst-von-Siemens, l’une des distinctions les plus prestigieuses du monde de la musique.
Érudit, Alfred Brendel avait aussi écrit de nombreux essais et des poèmes. En 2008, après un concert d’adieu au Musikverein, temple viennois de la musique, il avait pris sa retraite et vivait toujours dans la capitale britannique, dans le quartier de Hampstead. Il continuait toutefois à donner des conférences et des master class.
La Royal Philarmonic Society a salué sur X un « géant de la musique au toucher d’une grande tendresse ». « C’était un modèle de civilisation, un homme profondément cultivé, passionné de musique, qui partageait cet amour sans jamais faire de compromis, ni artistiquement ni personnellement. Il nous manquera beaucoup », a réagi sur X le violoncelliste britannique Steven Isserlis.
Alfred Brendel avait quatre enfants et quatre petits-enfants.